Archive for juin 2012

Et ta mère!

juin 20, 2012

Et ta mère ! cinquième publication de ce mois de juin.

Dans ce recueil de nouvelles, Luc Delfosse (ancien journaliste politique et rédacteur en chef adjoint au Soir) adopte une langue truculente et concrète qui donne à voir des personnages dont les excès les rendent atypiques.

Outre la vieillesse, la langue de Luc Delfosse sert de fil conducteur à ces 92 pages et sept nouvelles dans lesquelles il est tantôt question d’un constat (« je n’aime pas les Yves », constat qui permet de passer en revue l’ensemble des Yves qui ont pourri la vie du narrateur (de l’épicier aux oreilles de Dumbo à l’ancien Premier Ministre)), tantôt question de terroir ou d’écrivain sur le déclin. Même le Roi Albert est mis en scène (reprise d’une nouvelle précédemment publiée dans le quotidien Le Soir en 2010).

Luc Delfosse n’épargne personne.

Son style jubilatoire nous fait pénétrer à l’intérieur d’un univers qui égratigne pour mieux faire apparaître les travers que l’on tait selon le principe que ce qu’on ignore n’existe pas, alors que ces travers nous constituent bien plus qu’on est prêt à l’admettre.

Et ta mère ! de Luc Delfosse (92 pages – 2,99€)

Plus d’infos sur http://www.onlit.net/

 

Amélie Dewez

 

Bruxelles ou la grosse commission

juin 20, 2012

Le récit de Manu Causse, Bruxelles ou la grosse commission, tranche considérablement avec le précédent univers.

Cette nouvelle adopte un ton résolument grinçant, cynique.

Le narrateur (désigné par un « vous », ce qui crée une certaine distance avec le personnage qui nous livre pourtant ses sensations et états d’âme de l’intérieur) accompagne sa « Femme-qui » en déplacement en Belgique. Il profite de son passage dans notre pays pour adopter un regard sans pitié sur Bruxelles, les belges mais aussi, à sa manière, sur lui.

« La Belgique, subtilement différente de la France en ce sens que les gens ont l’air moins méchants, moins critiques, moins remplis de duplicité. On pourrait presque croire, quand ils vous souhaitent la bienvenue, qu’ils sont vraiment contents de vous voir. Ces cons. » p. 3

On le suit dans une visite ratée de notre capitale (les indications de rue, du métro sont trop confuses, pas assez nombreuses). De plus, pris d’un irrépressible besoin d’aller aux toilettes, il se retient. A trop se retenir, on conditionne son regard sur les choses.

Teinté d’un humour grinçant et nous présentant un personnage minable, le récit de Manu Causse (écrivain vivant à Toulouse) est un plaisant divertissement qui tombe parfois dans la complainte d’un quarantenaire qui ne peut qu’adopter la voie du cynisme pour ne pas avoir à se concentrer sur sa finitude pathétique et frustrante.

Au final, on ne sait qui des belges ou du narrateur est le plus con.

Bruxelles ou la grosse commission de Manu Causse (54 pages – 1,99€)

Plus d’infos sur http://www.onlit.net/

 

Amélie Dewez

Machin

juin 20, 2012

La troisième publication de ce mois de juin est une nouvelle, Machin, de Pierre-Brice Lebrun.

Liégeois d’origine, cet auteur belge vit actuellement dans les Landes, en France, où il officie tantôt comme professeur de droit, tantôt comme journaliste, tantôt comme écrivain. Il a publié des ouvrages gourmands qui retracent l’histoire de certains produits (pois chiche et boulette pour ne citer qu’eux).

Cette nouvelle est une adresse en « tu » d’un narrateur à un enfant dont il aurait pu être le père.

Machin est l’évocation des souvenirs d’un homme qui, 25 ans plus tôt, faisait la connaissance d’une jeune femme enceinte, avec qui, pendant un mois, il découvre l’amour, les possibles d’une paternité à venir.

Fidèle à cette histoire qui n’aura finalement vécu qu’un temps, cet homme parle à l’enfant dont il a suivi la vie de loin, sans jamais s’inviter, s’immiscer dans la réalité de la mère et de l’enfant.

Par le biais de la réminiscence, on pénètre l’intimité d’un homme qui ne peut se défaire d’une vie à laquelle il a du renoncer.

Machin de Pierre-Brice Lebrun #nouvelle (47 pages – 0,99€)

Plus d’infos sur http://www.onlit.net/

Amélie Dewez

20 ans/De l’autre côté

juin 20, 2012

Enchaînons avec la nouvelle bilingue d’Edgar Kosma (jeune auteur belge, co-fondateur des éditions ONLIT) qui aborde également, même si autrement, la question de l’enfermement.

Dans 20 ans/ De l’autre côté, nous suivons un narrateur, en prison depuis vingt ans, vivant sa dernière nuit avant libération.

Les quelques heures qui précèdent sa remise en liberté sont autant de prétextes aux souvenirs, aux questions.

Pourra-t-il vivre de l’autre côté ? Un côté dont il ignore tout, dont il est déconnecté depuis si longtemps ?

L’enfermement, même s’il permet un voyage intérieur (les rêves, les livres), n’aura-t-il pas eu raison de cet homme à qui il reste pourtant un certain nombre d’années à vivre ?

Dans une langue directe, faite de phrases courtes, Edgar Kosma construit un texte qui nous entraine et qui, comme la vie, n’attend pas.

> 20 ans | De l’autre côté d’Edgar Kosma (34 pages – 0,99€)

Plus d’infos sur http://www.onlit.net/

Amélie Dewez

Les grottes de Gettysburg

juin 20, 2012

Les grottes de Gettysburg est un texte de Simon Auclair, écrivain québécois (lauréat du prix du jeune écrivain francophone en 2007).

Dans ce court roman, on suit un narrateur en situation de combat. Un combat dont on ne sait pas grand chose (ni du temps ni de l’espace), si ce n’est une menace d’armes bactériologiques qui pousse les recrues à se retrancher au cœur d’un réseau de grottes au sein duquel ils évoluent.

Déambulant à l’aveugle, montant et descendant au gré de la sinuosité de la grotte, la petite équipée survit.

Tous sauf un, Hughsley, qui agit comme leader cherchant à prendre un certain ascendant sur le groupe, désirent retrouver l’air libre et la lumière. Cette volonté devient de plus en plus pressante.

Le narrateur voit en Hughsley la menace à éradiquer car il est celui qui rend la liberté impossible, celui qui, au nom du principe de sécurité, impose à tous une vie d’errance, une non vie.

Qui du narrateur ou de Hughsley saura imposer sa vision au groupe ? Faut-il sortir même si l’on ignore tout des conditions, là-haut ? Ou doit-on se retrancher pour vivre à tous prix, même une moitié de vie ?

Dans une langue abondante (parfois trop), Simon Auclair nous fait pénétrer au cœur d’un récit viril où, la sueur et la nourriture, même rationnée, ne sont pas suffisantes. Il y a plus, plus loin, plus vrai, plus profond.

Les grottes de Gettysburg de Simon Auclair (94 pages – 2,99€)

Plus d’infos sur http://www.onlit.net/

Amélie Dewez

En juin chez ONLIT – Maison d’édition belge et 100% numérique

juin 20, 2012

Le format numérique permet de publier des formes qui ne trouveraient sans doute pas aussi facilement leur place dans le paysage de l’édition papier.

Des nouvelles isolées qui n’ont pas besoin d’un recueil entier pour exister, des récits dont on ne sait s’il s’agit de romans courts ou de nouvelles longues.

Le numérique décide de ne pas épiloguer sur la question, il tranche en leur donnant une place, une visibilité.

Depuis février 2012, la maison d’édition belge 100% numérique, ONLIT, publie quatre textes par mois.

Le mois de juin en accueille cinq.

Le premier d’entre eux est un texte de Simon Auclair, écrivain québécois (lauréat du prix du jeune écrivain francophone en 2007), récit intitulé Les grottes de Gettysburg.

Dans ce court roman, on suit un narrateur en situation de combat. Un combat dont on ne sait pas grand chose (ni du temps ni de l’espace), si ce n’est une menace d’armes bactériologiques qui pousse les recrues à se retrancher au cœur d’un réseau de grottes au sein duquel ils évoluent.

Déambulant à l’aveugle, montant et descendant au gré de la sinuosité de la grotte, la petite équipée survit.

Tous sauf un, Hughsley, qui agit comme leader cherchant à prendre un certain ascendant sur le groupe, désirent retrouver l’air libre et la lumière. Cette volonté devient de plus en plus pressante.

Le narrateur voit en Hughsley la menace à éradiquer car il est celui qui rend la liberté impossible, celui qui, au nom du principe de sécurité, impose à tous une vie d’errance, une non vie.

Qui du narrateur ou de Hughsley saura imposer sa vision au groupe ? Faut-il sortir même si l’on ignore tout des conditions, là-haut ? Ou doit-on se retrancher pour vivre à tous prix, même une moitié de vie ?

Dans une langue abondante (parfois trop), Simon Auclair nous fait pénétrer au cœur d’un récit viril où, la sueur et la nourriture, même rationnée, ne sont pas suffisantes. Il y a plus, plus loin, plus vrai, plus profond.

Enchaînons avec la nouvelle bilingue d’Edgar Kosma (jeune auteur belge, co-fondateur des éditions ONLIT) qui aborde également, même si autrement, la question de l’enfermement.

Dans 20 ans/ De l’autre côté, nous suivons un narrateur, en prison depuis vingt ans, vivant sa dernière nuit avant libération.

Les quelques heures qui précèdent sa remise en liberté sont autant de prétextes aux souvenirs, aux questions.

Pourra-t-il vivre de l’autre côté ? Un côté dont il ignore tout, dont il est déconnecté depuis si longtemps ?

L’enfermement, même s’il permet un voyage intérieur (les rêves, les livres), n’aura-t-il pas eu raison de cet homme à qui il reste pourtant un certain nombre d’années à vivre ?

Dans une langue directe, faite de phrases courtes, Edgar Kosma construit un texte qui nous entraine et qui, comme la vie, n’attend pas.

La troisième publication de ce mois de juin est une nouvelle, Machin, de Pierre-Brice Lebrun.

Liégeois d’origine, cet auteur belge vit actuellement dans les Landes, en France, où il officie tantôt comme professeur de droit, tantôt comme journaliste, tantôt comme écrivain. Il a publié des ouvrages gourmands qui retracent l’histoire de certains produits (pois chiche et boulette pour ne citer qu’eux).

Cette nouvelle est une adresse en « tu » d’un narrateur à un enfant dont il aurait pu être le père.

Machin est l’évocation des souvenirs d’un homme qui, 25 ans plus tôt, faisait la connaissance d’une jeune femme enceinte, avec qui, pendant un mois, il découvre l’amour, les possibles d’une paternité à venir.

Fidèle à cette histoire qui n’aura finalement vécu qu’un temps, cet homme parle à l’enfant dont il a suivi la vie de loin, sans jamais s’inviter, s’immiscer dans la réalité de la mère et de l’enfant.

Par le biais de la réminiscence, on pénètre l’intimité d’un homme qui ne peut se défaire d’une vie à laquelle il a du renoncer.

Le récit de Manu Causse, Bruxelles ou la grosse commission, tranche considérablement avec le précédent univers.

Cette nouvelle adopte un ton résolument grinçant, cynique.

Le narrateur (désigné par un « vous », ce qui crée une certaine distance avec le personnage qui nous livre pourtant ses sensations et états d’âme de l’intérieur) accompagne sa « Femme-qui » en déplacement en Belgique. Il profite de son passage dans notre pays pour adopter un regard sans pitié sur Bruxelles, les belges mais aussi, à sa manière, sur lui.

« La Belgique, subtilement différente de la France en ce sens que les gens ont l’air moins méchants, moins critiques, moins remplis de duplicité. On pourrait presque croire, quand ils vous souhaitent la bienvenue, qu’ils sont vraiment contents de vous voir. Ces cons. » p. 3

On le suit dans une visite ratée de notre capitale (les indications de rue, du métro sont trop confuses, pas assez nombreuses). De plus, pris d’un irrépressible besoin d’aller aux toilettes, il se retient. A trop se retenir, on conditionne son regard sur les choses.

Teinté d’un humour grinçant et nous présentant un personnage minable, le récit de Manu Causse (écrivain vivant à Toulouse) est un plaisant divertissement qui tombe parfois dans la complainte d’un quarantenaire qui ne peut qu’adopter la voie du cynisme pour ne pas avoir à se concentrer sur sa finitude pathétique et frustrante.

Au final, on ne sait qui des belges ou du narrateur est le plus con.

Et ta mère ! cinquième publication de ce mois de juin.

Dans ce recueil de nouvelles, Luc Delfosse (ancien journaliste politique et rédacteur en chef adjoint au Soir) adopte une langue truculente et concrète qui donne à voir des personnages dont les excès les rendent atypiques.

Outre la vieillesse, la langue de Luc Delfosse sert de fil conducteur à ces 92 pages et sept nouvelles dans lesquelles il est tantôt question d’un constat (« je n’aime pas les Yves », constat qui permet de passer en revue l’ensemble des Yves qui ont pourri la vie du narrateur (de l’épicier aux oreilles de Dumbo à l’ancien Premier Ministre)), tantôt question de terroir ou d’écrivain sur le déclin. Même le Roi Albert est mis en scène (reprise d’une nouvelle précédemment publiée dans le quotidien Le Soir en 2010).

Luc Delfosse n’épargne personne.

Son style jubilatoire nous fait pénétrer à l’intérieur d’un univers qui égratigne pour mieux faire apparaître les travers que l’on tait selon le principe que ce qu’on ignore n’existe pas, alors que ces travers nous constituent bien plus qu’on est prêt à l’admettre.

Comme nous le montre ces cinq publications de juin, le numérique vaut le détour !

Si vous hésitez encore, sachez que vous ne prenez qu’un risque réduit à sa plus simple expression tant les prix pratiqués sont démocratiques !

Plus d’infos sur http://www.onlit.net/

Récapitulatif des œuvres présentées

Les grottes de Gettysburg de Simon Auclair (94 pages – 2,99€)

> 20 ans | De l’autre côté d’Edgar Kosma (34 pages – 0,99€)

Machin de Pierre-Brice Lebrun #nouvelle (47 pages – 0,99€)

Bruxelles ou la grosse commission de Manu Causse (54 pages – 1,99€)

Et ta mère ! de Luc Delfosse (92 pages – 2,99€)

 

Amélie Dewez

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Peut contenir des traces de fruits à coque et d’œufs

juin 5, 2012

Dans une seconde il lui adresserait la parole.

Elle ne se douterait de rien. La discussion commencerait simplement. Il lui demanderait depuis combien de temps  elle travaille ici, vous ai jamais vue avant, sympa ce lieu pour lire son journal.

Il lui ferait une ou deux blagues. Des allusions gentilles au design du comptoir, too much, dirait-il, pas besoin d’en faire autant, on a compris le principe.

Les informations arriveraient à toute vitesse dans son cerveau, il aurait peur de dire quelque chose d’inadéquat, alors il regarderait la cervelle cuite dans le comptoir réfrigéré et lui demanderait si les gens en consomment souvent.

Elle lui expliquerait que c’est un met somme toute assez raffiné, servi avec une petite confiture d’oignon et relevé au vinaigre, elle lui proposerait de gouter.

Il déclinerait la proposition, pas qu’il n’a pas envie de céder à la dégustation d’un aliment nouveau, mais à cause de ses allergies.

On n’est jamais sûr dirait-il. Même avec les salades.

Troublé, il commanderait un second café, sans lait, sans sucre.

Elle s’agiterait derrière son comptoir. A ce moment-là de la journée, les gens auraient déserté le lieu. Elle aurait donc tout le temps pour le servir. Séduite à sa façon, elle en profiterait.

L’allusion aux allergies l’aurait gênée.

Elle aborderait un autre sujet davantage axé sur la vaste question des alternatives végétariennes.

Il hésiterait à enchaîner. Il connaitrait le sujet sur le bout des doigts et ne voudrait pas l’embarrasser devant une si belle maîtrise de la question.

Il ferait mine de se replonger dans son journal pendant qu’elle donnerait l’impression de s’activer, disposant méticuleusement des tasses sur des sous-tasses.

Elle penserait à toute vitesse, se maudissant d’avoir été si peu subtile en voulant parler de produits végétariens alors qu’il venait d’aborder la difficile question de ses allergies.

Elle comprendrait son silence. Elle se flagellerait mentalement mais n’en montrerait rien.

Il toussoterait deux ou trois fois, un gratouillement dans le fond de la gorge.

Pour donner le change, elle lui demanderait s’il veut une pastille à la menthe. Il accepterait puis, tout de suite après, comme saisi par une peur incontrôlable, il refuserait.

Elle aurait alors un léger froncement de sourcil, un mouvement imperceptible, presqu’un réflexe. Il le remarquerait. Elle pas.

Il remballerait son journal, ouvrirait sa besace de cuir et tenterait de l’y fourrer maladroitement.

Elle lui expliquerait qu’elle n’est là que depuis quelques jours, qu’elle découvre l’ambiance du lieu, la particularité des plats proposés. Il rirait de la voir curieuse, de la voir parler avec autant de fougue des plats politiquement incorrects que la direction a décidé de remettre au goût du jour.

Elle obliquerait le regard vers la cervelle cuite.

Il observerait à quel point on distingue parfaitement les circonvolutions du cerveau.

A ce moment là elle regarderait la langue de bœuf reposant benoitement aux côtés de la cervelle cuite. Elle regretterait de ne pas avoir rehaussé l’ornementation du plat au moyen d’un charmant bouquet de verdure (persil, coriandre, roquette et basilic). Le vert, lui dirait-elle, tranche avec le rose-rouge de la langue.

Il boirait son café et lui parlerait du temps. Il éternuerait.

Elle lui dirait « vos allergies » et deviendrait aussitôt toute rouge.

Il ressortirait son journal de sa besace de cuir. Il oserait un regard prolongé.

Machinalement, comme pour oublier l’embarras dans lequel elle se trouverait, elle plongerait sa main dans un paquet de biscuit et en porterait un à sa bouche. Elle croquerait goulument dans le cookies aux noix de pécan.

Il baisserait définitivement les yeux, replacerait convenablement le journal dans la besace et déposerait la tasse posée sur la sous tasse sur le comptoir.

Puis, alors qu’elle serait toujours occupée de mâchouiller tranquillement son cookies mi- cuit, il avancerait vers la sortie.

Elle tenterait un vague, « vous partez déjà ? », sentirait son cœur s’emballer quelque part, entre sa poitrine et ses poumons.

Sans se retourner il tenterait d’articuler un inaudible « entre vous et moi il y aura toujours ce gouffre : peut contenir des traces de fruits à coques et d’œufs ». Il franchirait la porte ; elle replongerait la main dans le sac à cookies, jetant un œil dépité à la cervelle cuite.